Qu'est ce qu'il en est ? 

En Martinique, le recyclage des pneus usagés a pris une importance considérable pour réduire leur impact environnemental. Une entreprise locale est spécialisée dans le broyage, le conditionnement et l'export des pneumatiques usagés pour leur recyclage.  Depuis 2021, chaque année, environ 4 400 tonnes de pneus sont collectées, venant de diverses sources comme les distributeurs de pneus, les garages, ou encore les concessions auto. Ces pneus sont transformés en produits tels que la poudrette, utilisée notamment pour le revêtement des routes. Ce processus implique également l'exportation de ces matériaux transformés vers d'autres régions pour leur utilisation finale

Chaine de recyclage du pneu : le vendeur paye une taxe pour chaque pneu à la société ALIAPUR et METAL DOM (contrat avec alia pur) pour prendre en charge le traitement les pneus qui sont broyés et ensuite envoyés en métropole par manque d’usine en Martinique. Lilian Fanget, Directeur Général de la holding la SEEN, nous informe du partenariat Alia Pure et du groupe SEEN récemment en place depuis le 1er janvier 2024 pour donner suite à TDA (vhu / pnur) qui aujourd’hui coopère en local avec plus de 4 milles tonnes de pneus expédiés par an ! L’avantage d'Aliapur c'est que la société collecte la taxe de toute la France en s’occupant intégralement du la logistique y compris dans les DOM-TOM désormais. 

En effet selon la réglementation, tous les pneus mis en vente sur le marché français doivent être soumis à une éco-contribution. Chez Aliapur, cette contribution est établie à 1,18 € par pneu, assurant son intégration dans un circuit de recyclage une fois arrivé en fin de vie.Les acheteurs ont deux options : ils peuvent soit choisir un fournisseur qui s'acquitte déjà de cette éco-contribution, soit prendre en charge eux-mêmes ce coût. Des inspections menées par le Ministère de la Transition écologique et solidaire sont en place pour identifier toute fraude, qui peut entraîner des amendes allant jusqu'à 7.500 € par pneu non conforme. Il est donc fortement déconseillé de tenter d'éviter le paiement de l'éco-contribution de 1,18 € pour échapper à ces pénalités.

L'entreprise a élargi ses opérations aux régions ultramarines, collaborant avec les administrations locales pour instaurer des chaînes de recyclage à la fois éthiques et pérennes. Elle est présente à La Réunion depuis 2008, en Guadeloupe depuis 2013, ainsi qu'en Guyane et à Mayotte depuis 2019. En Martinique, un organisme dédié, TDA PNUR, coordonne la collecte et le recyclage des pneumatiques. En 2021, TDA en Martinique était responsable de la récupération de 83% des pneus usagés sur l'île, avec la participation active de distributeurs spécialisés, de centres auto, de garages, de concessionnaires de voitures, de collectivités et de mairies, qui contribuent à la collecte de pneus de toutes sortes. Le processus est bien établi : chaque participant, qui gère sa propre collecte, apporte ses pneus à Metal Dom, une entreprise chargée du prétraitement. Metal Dom procède à un premier broyage des pneus avant de les charger dans des conteneurs pour leur expédition vers la France continentale. Chaque semaine, cinq conteneurs de 40 pieds prennent ainsi le départ.

La prise de conscience environnementale a également favorisé l'émergence de solutions innovantes telles que les "pneus verts" ou à faible résistance de roulement, qui consomment moins d'énergie grâce à l'intégration de la silice dans la bande de roulement. Cette innovation contribue à la réduction de la consommation de carburant et, par extension, des émissions de CO2, sans oublier le rechapage de pneus poids lourd chez Somarec Martinique. Cette initiative reflète un engagement plus large pour la durabilité et le respect de l'environnement, non seulement en Martinique mais aussi dans le cadre d'une approche globale de l'industrie du pneumatique.

Ces efforts en Martinique montrent comment le recyclage et les innovations technologiques peuvent jouer un rôle clé dans la gestion des déchets et la réduction de l'impact environnemental, alignant les pratiques industrielles avec les objectifs de développement durable. 

Rédigé par Andréa TUFANO pour la rédaction GTMAG.fr