Retour sur le billet de François Lenglet qui noircit le tableau de l’électrique

Dans un édito sur RTL, François Lenglet est revenu sur « les nuages » qui planent au-dessus de la voiture électrique, énumérant « les mauvaises nouvelles » sur ce secteur du marché automobile. 

Une « féroce » concurrence chinoise qui « menace de décimer nos industriels », des tensions redoutées sur le réseau électrique, des ventes en berne : François Lenglet a dressé un bilan peu glorieux du développement de la voiture électrique en Europe. Sur plusieurs points, le journaliste économique, aussi chroniqueur sur TF1, a quelque peu noirci le tableau.

Après avoir parlé du changement de dirigeant pour le loueur Hertz, qui a fait demi-tour après avoir opéré une électrification massive de son parc de voitures, François Lenglet pointe les chiffres « sans appel » sur le marché automobile européen.

« La part de marché des voitures électriques dans les ventes de neuf baisse. Et les ventes de diesel sont même repassées devant l’électrique », avance-t-il. Ces chiffres sont tirés du rapport de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), publié en février.

Les voitures électriques représentent 10,9 % des nouvelles immatriculations en Europe en janvier 2024 (contre 13,4 % pour le diesel). C’est, en effet, moins que sur l’ensemble de l’année 2023, où les véhicules électriques comptaient pour 14,6 % des nouvelles immatriculations.

Cependant, les ventes européennes de voitures électriques ont augmenté de 28,9 % sur un an, tandis que celles des voitures diesel ont reculé de 4,9 %. En France, ce recul des ventes grimpe à -23,4 %. Pas de quoi voir un retour en force des moteurs diesel, comme ont pu le soutenir plusieurs publications vues sur les réseaux sociaux.

Pour l’éditorialiste, « les ventes se tassent à cause des prix élevés ». En Allemagne, le recul de l’électrique en ce début 2024 s’explique aussi par l’arrêt brutal des aides à l’achat pour des raisons d’économies budgétaires. En France, le gouvernement a acté la baisse du montant maximal du bonus écologique, quelques jours après avoir annoncé la fin du « leasing social » pour 2024.

François Lenglet juge ensuite « tout à fait vraisemblable » un retour en arrière sur l’électrique, indiquant qu’un « scénario » serait à l’étude à Bruxelles, pour revoir la législation européenne sur la fin de la vente de véhicules neufs à moteur thermique à l’horizon 2035. Les résultats des élections européennes du 9 juin prochain pourraient remettre le sujet sur la table.

« Peut-on imaginer raisonnablement abandonner l’électrique ? », demande même Yves Calvi à François Lenglet, qui n’a pas la réponse. Pour les constructeurs en tout cas, la marche vers l’électrique ne sera pas une marche arrière. « On ne reviendra plus en arrière sur la bascule vers l’électrique », avait insisté Luca De Meo en février dernier.

En fin de chronique, François Lenglet déplore le « peu de réflexion » sur plusieurs points, dont « la véritable empreinte carbone des voitures électriques ». Si la phase de fabrication d’une voiture électrique – surtout à cause de sa batterie – est bien plus polluante que celle d’une voiture thermique, la voiture électrique pollue bien moins à l’usage.

En Europe, le seuil de rentabilité se situe à environ 70 000 kilomètres. En France, où l’électricité est majoritairement décarbonée, ce seuil descend autour de 30 000 kilomètres.

 

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