Histoire de la renault 5 TURBO

Après le décès brutal de Jean Terramorsi en 1976, le projet 822 se poursuit malgré tout sous la bannière Renault Sport, département compétition de la marque nouvellement créé sur les bases de l'atelier compétition d'Alpine à Dieppe. L’objectif initial de production vise un minimum de 400 exemplaires en un an, imposée par le règlement sportif pour l'homologation en Groupe 4. La principale contrainte est de descendre au minimum du poids autorisé en course dans la classe de cylindrée 2 litres, soit 850 kg, le véhicule de série ne devant pas excéder 950 kg. Ne bénéficiant pas de budgets suffisants, une toute petite équipe est constituée autour de Gérard Larousse et Bernard Dudot, deux grands noms du monde de la F1. Le cahier des charges affiné prévoit une maniabilité hors pair, une tenue de route efficace et une puissance importante. Pour mieux convaincre la direction, la stratégie originale a cependant été inversée à mesure que le projet prenait forme. En effet, l'équipe élabore désormais une sportive de route qui pourrait, à moindre frais, se muer en véritable bête de compétition. Larousse envisage un prix de vente inférieur à 100 000 FF de l'époque... un rêve abordable pour bien des passionnés de voitures de sport ! Marc Deschamps, alors designer chez Renault sous l'autorité de Robert Opron, trace les premiers croquis de la Renault 5 Turbo en 1976. Puis, la création d'un prototype est confiée à la maison Bertone et, plus précisément, au designer Marcello Gandini. Parallèlement, un deuxième prototype est mis à l'étude chez Heuliez, qui devra s'occuper également d'une partie de la production (voir encadré plus bas). En effet, Renault ne dispose pas encore de son propre département pour les petites séries (rôle qui sera attribué au Berex à partir de 1979) et doit sous-traiter plusieurs étapes de la réalisation. Le style final sera peaufiné dans les détails par Yves Legal, le styliste Alpine. Après un développement rapide, c'est en octobre 1978 que la clientèle découvre, ébahie, à l'occasion du salon de Paris, le premier prototype de la R5 Turbo désignée en interne sous le type usine R8820. Le modèle exposé n'a pas encore de moteur mais dans sa livrée rouge, avec ses extensions plastiques assorties et ses monumentales ailes arrières, cette "super" R5 crée l'événement !

Côté coup de pub, le but est atteint et sa cote de popularité va sérieusement profiter à l'image de marque de Renault, bien au-delà des frontières hexagonales. Le laborieux travail nécessaire à l'aboutissement du modèle définitif de série sera confié à la toute nouvelle entité, filiale de Renault créée en 1979, le Berex. Ce Bureau d’Etudes et de Recherche Exploratoire est basé à Dieppe dans les locaux laissés vacants par Renault Sport, parti à Viry-Châtillon dans l’usine Renault Gordini. Il faut attendre le salon de Bruxelles en janvier 1980 pour découvrir la version définitive de la Renault 5 Turbo, dotée cette fois de son moteur. Exposée aux côtés de la R5 Alpine Turbo et de la R18 Turbo, elle conforte Renault comme un leader de cette technologie et de la performance. La production démarre le 20 mai 1980, les 200 premiers exemplaires sortant très vite des chaînes pour les besoins de l'homologation. Le choix de couleurs est limité à deux teintes, rouge "Grenade" et le bleu "Olympe", les extensions plastiques sont teintées dans la masse pour être assorties à la carrosserie et de nouvelles jantes bicolores, elles aussi assorties, sont utilisées. Les voitures bleues possèdent également un intérieur rouge et vice versa. La R5 Turbo devient rapidement un symbole sportif, pas seulement en France mais aussi en Europe à travers le monde entier.

 

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